Je vais aborder un sujet que je n'ai que peu détaillé pour l'instant.
Vous avez remarqué l'isolement du site et nous avions également parlé de l'eau. Et bien pour le raccordement électrique du site nous avons eu les mêmes difficultés.
Tout d'abord il faut savoir quels sont les acteurs: en zone rurale nous sommes sous un régime d'électrification particulier qui n'est pas directement du ressort d'ERDF mais dans la compétence des collectivités locale: les communes.
Dans les Alpes Maritimes les communes se sont regroupées dans un syndicat qui fédère les intérêts des communes rurales il s'agit de Syndicat Départemental de l'Electricité et du Gaz, le SDEG06.
Son rôle est de mener l'étude de raccordement, d'en assurer le financement (privé par le demandeur, ou par d'autre moyens, j'y viendrait) d'émettre les appels d'offre de superviser la construction, à la suite de quoi l'installation est rétrocédée au gestionnaire de réseau ERDF. Par la suite EDF peut acheminer son électricité sur le site.
En ce qui nous concerne, l'étude a débouché sur un devis proprement astronomique et de plus techniquement quasi irréalisable avec une tranchée pour enterrer un ligne moyenne tension de 550m sur une forte déclivité. Cette tranchée aurait nécessité la mise en oeuvre d'équipements extrêmement onéreux.
J'ai donc entrepris de réfléchir à une solution énergie renouvelables. Vous vous doutez bien que j'étais plutôt content de ne pas voir de fils électriques à Notre Dame.
Il se trouve que je connais un peu le sujet car dans le milieu des années 1980 je travaillait comme jeune ingénieur sur des réseaux de télécommunication que nous déployons dans des pays en voie de développement (Afrique, Asie du Sud Est, Chine). Et il nous arrivait d'avoir des émetteurs positionnée dans des zones reculées que nous ne pouvions raccorder au réseau électrique. La solution => un site solaire isolé.
C'est quoi???
C'est une installation qui permet de générer de l'électricité solaire, de la stocker (et oui c'est possible), et de fournir un service performant à l'utilisateur.
Le système est composé d'abord de panneaux solaires photovoltaïques, ils produisent du courant continu dont vous pouvez choisir la tension (par mise en série des panneaux). Nous fonctionnons en 48 Volts. Cela permet d'acheminer le courant avec des câbles de grosse sections sur des distances assez conséquentes.
Ensuite vous avez un régulateur et une batterie, le régulateur corrige le courant produit par les panneaux solaires pour préserver la batterie qui le stocke.
Ce sont des batteries composée d'éléments de 2 volts. Dans notre cas elle assure un autonomie de 3 jours sans soleil.
Le courant produit par la batterie passe ensuite dans trois onduleurs branchés en étoile ce qui en fait du courant alternatif triphasé (j'ai besoin de triphasé pour les groupes froids et la machine de traite).
Le dispositif est complété par un groupe électrogène de secours piloté par le régulateur. Son rôle est de compléter l'installation dans deux cas:
-Soit j'ai une demande de courant qui dépasse la capacité maximum de l'installation dans ce cas il vient compléter l'installation solaire.
-Soit j'ai un déficit de soleil et mes batterie dépassent un certain seuil de décharge et cela risque de les endommager, dans ce cas il se met en marche pour recharger les batteries.
-Troisième cas, si je ne l'utilise pas il se met en route automatiquement à intervalle régulier pour se maintenir en bon état de fonctionnement.
Ce dispositif correctement dimensionné pour nos besoins coûte trois fois moins cher que le raccordement au réseau.
Le financement devrait en être assuré par un cocktail en cours de préparation dont l'ingrédient principal est le FACE (Fond d'Amortissement des Charges de l'Electrification) qui en assure 65%.
Pour cela notre projet doit passer dans une commission de l'organisme qui gère ces fonds vers la mi juin. Autant dire que c'est une étape importante pour la suite du projet.
A bientôt!